Il lui reste encore un film à faire mais, pour Quentin Tarantino, le cinéma est déjà de l’histoire ancienne.
"J’ai le sentiment que ma carrière de cinéaste est derrière moi (…)
je ne suis plus réalisateur à proprement parler", explique l’auteur de
Pulp Fiction et
Kill Bill dans une interview fleuve et exclusive, à lire dans le numéro 508 de
Première,
en kiosques le 27 mai. Exilé à Tel-Aviv avec son épouse Daniella Pick,
père de famille depuis peu, QT mène désormais une vie d’"
homme de lettres",
travaillant sur un roman, une pièce de théâtre, un livre sur le cinéma
et des critiques de films, qu’il publie à un rythme frénétique sur
le site du New Beverly, son cinéma de Los Angeles. Kung-fu, blaxploitation, westerns oubliés, longs textes sur
L’Evadé d’Alcatraz ou
Délivrance…
QT a peut-être changé de vie mais ne s’est pas assagi : ses articles
explosifs et passionnants sont infusés de son érudition démentielle et
de son enthousiasme légendaire.
Traditionnellement, ce sont les critiques de cinéma qui deviennent
réalisateurs. Tarantino, lui, fait donc le chemin inverse. Il y a bien
sûr une réelle logique derrière tout ça : son dernier film,
Once upon a time… in Hollywood,
était véritablement l’œuvre d’un historien et théoricien du septième
art, infusée d’observations très pointues sur les mutations du
star-system et de l’industrie hollywoodienne au cours des
sixties.
Quelle importance a eu la critique de cinéma sur son esthétique de
cinéaste ? C’est le fil rouge de cet entretien épique avec QT, qui y
revient notamment sur sa passion pour la critique Pauline Kael. Au
passage, il confirme qu’il compte bel et bien mettre en scène cinq
épisodes de
Bounty Law (la série fictive dans laquelle joue Leonardo DiCaprio dans
OUATIH).
Quentin Tarantino n’est plus réalisateur, c’est un écrivain. Mais un
écrivain qui a donc encore un film et une série à réaliser.