Alexander Fehling revient sur le tournage d'Inglourious Basterds cette semaine dans Paris Match (Source).
En 2007, je suis totalement inconnu lorsque je passe une audition pour « Inglourious Basterds ». A l’époque, tous les acteurs de Berlin sont mobilisés, y compris mon ami August Diehl, et Christoph Waltz que je croise en sortant des essais.
Habituellement, les productions américaines sont « top secret » et on ne vous fait lire que quelques scènes. Mais nous avons tous le scénario entre les mains et, même si je n’ai pas tout compris, je suis emballé par le sujet. Malheureusement mon audition commence mal. Quentin Tarantino est encourageant – « Vas-y, fais ce que tu veux » –, mais pas très impressionné par ce que je lui propose. « Hum ! ça ne fonctionne pas. » Tandis que je reste les bras ballants, il multiplie les suggestions. Soudain je me décoince et je me lance dans la scène que j’ai préparée. Il s’anime : « Ah ! ah ! Pas mal ! » Trois semaines plus tard, j’apprends que j’ai décroché un rôle court, mais très fort, dans la scène de la fusillade du pub parisien. |
Après la première journée de répétition, toute l’équipe se retrouve dans
un restaurant pour le dîner. Un retardataire se laisse tomber sur
l’unique chaise qui reste, près de moi… Et, en passant le pain à Brad
Pitt, je réalise que je ne rêve pas ! Durant les deux semaines
consacrées à la mise en boîte de la fameuse scène du pub, ma première
ligne de dialogue s’adresse à Michael Fassbender : « Vous avez un drôle
d’accent pour un Allemand ! » Je suis hyperconcentré car mon personnage
est censé être de plus en plus saoul. D’abord gai comme un pinson, puis
gentiment bourré, puis incohérent, puis anxieux, puis mort ! Quentin
Tarantino a une idée très précise de la scène. Mais il dynamise le
plateau et, quand un acteur le surprend, il rigole, il claque des
doigts, visiblement ravi. Durant mes deux jours de gros plans, je me
mets la pression, conscient du défi. Je me répète : « T’as intérêt à
assurer. » Et en même temps je m’amuse vraiment. Un souvenir fabuleux et
une expérience si riche.
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