jeudi 13 octobre 2016

Festival Lumière: la Masterclass de QT sur l'année 1970


Ce matin, Allôciné et Le Progrès sont les deux premiers médias à revenir sur la masterclass de Tarantino autour de l'année 1970 au Festival Lumière de Lyon.

"On se bousculait à l’Auditorium de Lyon, dans le quartier de la Part-Dieu, pour écouter maître Tarantino évoquer sa dernière obsession en date : l’année 1970, pour laquelle il se passionne depuis quatre ans. Mais avant de se lancer, le cinéaste a tenu à rappeler qu’il collectionne lui-même les films de patrimoine en pellicule, et qu’il s’investit personnellement et financièrement dans la vie cinématographique de sa ville, Los Angeles.
QT a sauvé un célèbre cinéma proche de la faillite, le New Beverly, dans lequel il programme et présente de nombreuses séances, en piochant dans sa collection privée. Il en a fait autant pour un vidéoclub sans lequel, assure-t-il, son confort de vie ne serait pas le même.
"Ce n'était pas seulement pour cette salle en particulier, mais aussi pour moi-même. Los Angeles, c’est chez moi, et ma vie serait plus terne si cette salle disparaissait. Il y a d’autres endroits comme ça que je soutiens dans les environs, comme un vieux vidéoclub sans lequel tout serait moins sympa. Et quand je dis « vidéoclub », je parle bien de VHS."

"Animateur de cette masterclass et inépuisable M. Loyal du Grand Lyon Film Festival, Thierry Frémaux a ensuite demandé à Tarantino de détailler pendant deux heures sa passion pour l’année cinématographique 1970 , avant la projection du film M*A*S*H* de Robert Altman. Le réalisateur de Pulp Fiction a ainsi pu exposer les raisons d’un tel engouement.
"Est-ce que je vais écrire un bouquin là-dessus ? Peut-être. Enregistrer un podcast en six parties ? Peut-être. Est-ce que je vais en faire un documentaire ? Peut-être. Je n’en sais rien. Mais ma première approche de l’année 1970, je vous l’amène ici, à Lyon."
En effet, le cinéaste est venu avec une sélection de quatorze films qu’il présente tout au long du festival. Des chefs d’œuvres plus ou moins célèbres, de toutes nationalités, parmi lesquels Zabriskie Point, Love Story, Le Genou de Claire, L’Oiseau au plumage de cristal ou encore M*A*S*H* et Cinq Pièces Faciles, auxquels il accorde une importance toute particulière.
"Ce que nous appelons le Nouvel Hollywood, qui a existé jusqu’en 1976 (au moins) était plus fragile que je ne le pensais. Cette expérience aurait pu mourir dès 1970. Elle aurait pu ne pas marcher. Finalement, elle a fonctionné car, même si beaucoup de films se sont plantés, il y a eu suffisamment de succès en 1970 pour déclencher le mouvement, en particulier M*A*S*H* et Cinq Pièces Faciles. C’est grâce à eux qu’on a eu Ce plaisir qu'on dit charnel et French Connexion en 1971, puis Le Parrain en 1972, L’Exorciste en 1973, Chinatown en 1974… Sans ces deux films moteurs, le cinéma des années 1970 n’aurait pas été le même."

"Thierry Frémaux a ensuite poussé Quentin Tarantino à passer au crible les plus grands genres cinématographiques à la lumière de cette année charnière : le western, bien sûr, mais aussi le cinéma d’art martiaux, les films érotiques, le giallo, la blaxploitation… et pourquoi ne pas en profiter pour faire un tour du monde des cinématographie qui ont vécu, elles aussi, cette révolution de l’année 1970 ?
Gardez un œil sur notre site dans les jours à venir pour un décryptage plus en détails de cette masterclass cinéphile, passionnante et complète signée Quentin Tarantino…"

Source: Allôciné


Le Progrès en remet une couche avec quelques morceaux choisis:

Le New Beverly

"Le cinéma que je possède et que j’anime à Beverly Hills me permet de projeter des films que j’aime. Depuis tout petit, je fantasme sur l’idée de diriger une chaîne de télé pour pouvoir diffuser mes programmes idéals. Cela ne s’est pas fait, mais depuis une quinzaine d’années, je collectionne des copies de films en 16 et 35 mm. Reprendre ce ciné-club en souffrance n’a pas seulement été un moyen de le sauver, mais aussi d’améliorer ma propre vie en partageant ma collection. J’en assume désormais l’entière programmation. Je fais la même chose pour un vidéoclub de la vallée. Je dis bien VIDEO-Club !"

Les années 70

Ma passion pour cette année charnière a été déclenchée par la lecture d’un livre extraordinaire : Pictures at a Revolution, de Mark Harris. Il définit de façon parfaite 1970 comme l’année où l’ancien Hollywood a cédé la place au nouveau Hollywood révolutionnaire, en s’appuyant sur cinq films nommés à l’Oscar en 1967 : Bonnie and Clyde, Le Lauréat, Dans la chaleur de la nuit, Devine qui vient dîner ce soir, Dr Dolitte. Cette obsession pour 1970 a déjà occupé quatre ans de ma vie. Je ne sais pas ce qu’il en sortira de ma recherche, un documentaire ou un livre, mais vous, public lyonnais, en serez les premiers informés !

Je me souviens

J’avais 7 ans en 1970, mes parents m’emmenaient voir des films. Dans mon esprit de petit garçon, se dessinait déjà un paysage cinématographique très précis. Je me souviens du public qui n’avait pas l’habitude de voir de tels films, à l’humour parfois caustique, et où le sexe était évoqué frontalement. Je me souviens comment ces salles vibraient. Je me souviens des rires, moins académiques, des rires devenus malicieux.

Meilleurs films

Quand j’établis la liste des meilleurs films de cette époque, je m’aperçois que ceux qui m’intéressent le plus se trouvent plutôt dans le bas du classement. Bien sûr, il y aura toujours un critique en moi qui tranchera entre le bon et le mauvais, mais mon ambition, à Lyon, est d’abord d’avoir une approche d’historien. Ma sélection tient compte des copies disponibles, de la diversité du cinéma mondial, du bon moment que vous pourriez passer… Mais ce ne sont pas forcément mes préférés.

Allez au cinéma !

Si j’ai réussi à éveiller votre curiosité, n’hésitez pas à plonger dans ces tréfonds qui m’occupent depuis quatre ans. Simplement, ne vous comportez pas en juges, ne vous moquez pas si vous ne les trouvez pas terribles ou s’ils finissent en eau de boudin, car vous vous priveriez de merveilleuses découvertes et de fascinantes propositions visuelles. Jouez le jeu du cinéaste, et allez là où il tente de vous amener.

Source: Le Progrès

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