vendredi 3 octobre 2014

Pour une poignée de dollars...


Quentin Tarantino est l'un des plus grands défenseurs de la pellicule. Avec d'autres réalisateurs hollywoodiens comme Judd Apatow, Christopher Nolan ou J.J. Abrams, il milite depuis quelques mois pour que les patrons des grands studios continuent à utiliser les pellicules fabriquées par Kodak. La marque est, en effet, déclarée en faillite depuis 2012. De passage par la radio KCRW à Los Angeles, le réalisateur de Pulp Fiction a expliqué encore une fois la différence entre la pellicule et le numérique à travers un exemple pratique: la projection en version restaurée de Pour une poignée de dollars.
En mai dernier, Tarantino a été invité par le Festival de Cannes à présenter Pour une poignée de dollars, superbe western de Sergio Leone sorti en 1964 et restauré pour l'occasion en 4K. «J'ai eu une expérience très inconfortable pour les cinquante ans de Pour une poignée de dollars, explique Tarantino à la radio américaine. On est à Cannes, on fait de grands discours, on parle, c'est la soirée de clôture du festival. Je m'assoie pour voir ce film que j'ai vu un million de fois. Est-ce que l'image était belle? Oui, l'image était belle, comme celle de mon DVD. Le problème, ce n'est pas la qualité de l'image. J'étais déprimé pendant tout le film parce que j'étais assis dans le Palais des Festivals et j'avais l'impression que j'allais devoir sortir ma télécommande pour appuyer sur “lecture”. Comme si il y avait une vitre entre moi et le film, ça ne serait jamais arrivé avec une projection en 35mm.»
Pour le réalisateur, les projections restaurées en numérique manquent de «texture» et du cachet que l'on peut retrouver sur la pellicule. «Si vous voulez une projection sans défaut, restez chez vous et regardez un Blu-ray», a conclu le réalisateur de Django Unchained . Son prochain film, The Hateful Eight sera tourné en 70 mm et il sera diffusé en 70mm et en 35 mm. Entre le numérique et la pellicule, il a choisi son camp.

(Source: Le Figaro)

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