"Once upon a Time… in Hollywood" n’est pas seulement le film le plus stimulant du moment (et de son auteur), c’est sans doute l’un des gestes les plus profonds et radicaux du cinéma américain et de la pop-culture de ces dernières années. De toute évidence, un chef-d'oeuvre, mieux, un vertige. Que QT ait eu le désir et l’audace, enfin, de mettre sa puissance de frappe économique et esthétique au service d’un film qui nous donne, aussi intelligemment, des nouvelles de notre époque et de sa génération - fussent-elles tragiques et codées, cafardeuses et illusoires, cinéphiles et joyeusement inconsolées – est en soi remarquable. En voisin porteur d'une parole qu'on entendait si fort et qu'il est le premier à si bien formuler, "Once Upon a Time" délire, en regard de notre dystopie réelle et tangible, la possibilité d'une utopie vraie qui, nous le savons tous, n'a pas eu lieu. Et si les grilles de Cielo Drive s'étaient ouvertes sur Rick Dalton la nuit du 9 août 1969 plutôt que de se refermer à jamais, en serions-nous là où nous en sommes aujourd'hui ? Peut-être. Alors que des wannabee critiques, des momies en phase terminale de débandage ou des animateurs culturels aveugles, voire révisionnistes (c’est pire), déclament, par ailleurs (donc nulle part), leurs « réserves » devant cette merveille pataphysique et mélancolique devrait nous laisser de marbre. Who cares ? Who are they ? Se mettre un peu sérieusement à la hauteur de "Once Upon a Time" devrait, selon toute logique, prendre un peu plus de temps qu’un haiku radiophonique ou qu’un billet/tweet/post/papier Mee-to ou Lee-Bruce orienté et auto-dégradable. Wait and (really) see if and why we blew it.
Jean-Baptise Thoret Facebook
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