mardi 20 août 2019

Once Upon A Time In... Hollywood (Chroniques du Cinéphile Stakhanoviste)

L’histoire se déroule en 1969, à Hollywood, au moment de l’apogée du mouvement hippie. Les deux personnages principaux sont Rick Dalton (Leonardo DiCaprio), une ancienne star d’une série télévisée de western, et Cliff Booth (Brad Pitt), sa doublure cascade de toujours. Les deux hommes tentent de s’en sortir dans un Hollywood qu’ils ne reconnaissent plus. Mais Rick a une voisine très célèbre… Sharon Tate.
Quentin Tarantino avait livré avec Les Huit salopards (2016) son œuvre le plus âpre à ce jour. Après avoir célébré dans un cycle conceptuel, historique et révisionniste la revanche cathartique des opprimés (les femmes dans Death Proof (2007), les juifs d’IngloriousBasterds et les noirs avec Django Unchained (2012)) Tarantino rattachait soudain sa vision au réel de l’Amérique de Donald Trump dont il annonçait l’élection dans un huis-clos illustrant les clivages irréconciliables du pays. Après ces odyssées sanglantes, Once upon a time in Hollywood fonctionne comme un véritable recueillement intime pour le réalisateur. Pour les amateurs de cinéma de genre les moins curieux, la filmographie de Tarantino a souvent un caractère déceptif tant l’hommage servile (blaxploitation, film de commando, western, film d’arts martiaux) tourne court pour être sous les références refaçonnés à l’aune de son imaginaire.
Cependant l’efficacité et le sens du spectacle faisaient toujours leur effet à travers les audaces et morceaux de bravoure. Cette fois Tarantino ne masque pas la nostalgie inhérente à son œuvre sous une épate accessible puisque celle-ci repose uniquement sur une année, une ville, et une ère de cinéma qui lui est chère. Cette année 1969 est un moment charnière pour lui car celui de son enfance, où s’est façonné son imaginaire et ses souvenirs dans cette ville de Los Angeles. C’est un attachement aussi à une culture populaire reposant sur la série B et les feuilletons télévisés, de l’artisanat et du savoir-faire des petites mains de genres prochainement en désuétude comme le western. Tarantino rattache ainsi cette nostalgie intime aux bouleversements bien réels qui ont fait basculer cette époque dorée. 

(Merci Justin pour ta contribution et n'hésitez pas à rejoindre le forum de Mad Movies pour découvrir d'autres plumes aussi douées... et aussi certains qui écrivent de la merde hein)

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